Rivalité

Piouff ! J’avais beau être grand et balaise, enchainer des journées à déformer du fer et supporter la chaleur des fours, il fallait avouer qu’à la longue, cela devenait vite fatiguant. Des fois, j’en oubliais presque que je fus devenu un simple mortel. Qui pouvait soulever des camions… Et balancé des éclairs. Et je me voyais toujours avec la même vigueur qu’autrefois, quand je me battais sur Asgard, chantonnais complétement bourrer et ne ressentir presque aucun effet. Oui, nous les dieux pouvions être fatigué, éprouver et tuer. Mais cela se faisait moins sentir que chez vous. Alors, je n’arrivais pas à m’habituer à mes nouvelles conditions. Et bien que j’en râlais quelque fois, si ce n’était souvent, je me soumettais aux caprices de ce nouveau corps.

Terminant de rafistoler une pièce d’armure en accordant quelques coups de marteau, j’essuyais la sueur qui perlait le long de mon front. Mon souffle redevenait normal, me faisant rendre compte de la tâche ardu que je venais d’entreprendre. Et finalement, devant faire face à l’évidence, je devais faire une pause. Vue la clientèle et l’heure, je pouvais fermer plutôt et m’accorder le temps d’une douche. Ha ! C’était amusant après tout, dans la journée j’étais noir comme un elfe sombre, et pourtant je me lavais bien plus que durant ma vie de dieu. Quoi qu’il en soit, j’en sortais revigorer et bien propre. Et pour m’aider à me détendre, me reposer, je ne vis autre chose qu’une sortie dans un bar, la salle de SPORT !

Et quoi comme activité physique pour se sentir zen et détendu ? La boxe me paraissait être le meilleur choix. Attrapant mes affaires, je me rendis dans ce haut lieu spirituel, où se formaient des guerriers en herbes, qui restaient des hommes cherchant à atteindre la perfection niveau force et connaître les honneurs. Que ce soit pour plaire aux Ases ou personnel, ici nous ne pouvions rencontrer qu’une masse de personnes n’ayant pas peur de défier qui que ce soit pour prouver leur valeur. En gros ici je me sentais comme chez moi. Et c’était en entrant que j’affichais un beau sourire, voyant toutes ces personnes s’entraîner. La religion pouvait changer, mais pas les instincts de l’homme.

Vous faisant grâce de vous raconter tous les détails que je faisais, car de un, je n’étais pas si bon conteur et puis, dire que j’allais dans les vestiaire pour me changer et tout, ce n’était pas si passionnant que ça, je m’ennuierais moi-même. Bref, j’étais prêt et je m’attaquais au premier sac rembourrer que je rencontrais. Et dire que jadis, le premier coup aurait suffit à faire décoller le sac de frappe pour l’envoyer dans le pays voisin. Un peu comme dans le premier film de Captain America. Toutefois, mes poings suffirent à faire bouger dans tous les sens cet adversaire factif et je m’amusais comme un petit enfant dessus.

Toutefois, en même temps que je me défoulais, je jetais un petit regard par ici et par là, observant mes « camarades », analysant leur technique, voir comment ils se débrouillaient, etc. Et ce fut à ce moment-là que l’un d’eux, attira mon intention. Déjà oui, sa façon de faire trahissait la force et l’esprit d’un vrai guerrier. Mais il avait un détail physique qui m’interpella, et me fit me sentir quelque peu mal à l’aise. Mon cerveau sonnait le cor du danger, même si j’ignorais encore de quoi il en retournait. Je n’étais pas sûr, mais il eut tout de même un doute.

"Pas mal du tout. Ça ne doit pas être évident avec ce truc à la main."

Cela ressemblait à un gant ou une prothèse. En somme, cela pouvait paraitre anecdotique, mais pour moi, ceci eut la fâcheuse manière de me rappeler quelques mauvais souvenirs. Ouais je pouvais me tromper, ceci-dit il me fit penser à quelqu’un de bien connu. Et fidèle à moi-même, je suivais mon instinct, enfin la première ou seconde, rarement la troisième idée qui me venait. Quoi ? Chez tout, tout allait sur le coup, les pulsions. On ne réfléchissait pas trop, il fallait se battre et mettre à terre l’ennemi voilà tout0 Les ruses et les plans, c’étaient des tactiques liées à la malice, sans honneur, prendre en traitre et j’en passe. Et on s’en était toujours bien sortie jusque là en suivant cette philosophie de vie.

Rivalité

Combien de gars perdait une main et eurent une prothèse à la place ? Sans doute un tas ! Même si au final, sur cette île il fut le premier que je rencontrais ainsi. N’oublions pas que beaucoup de dieux ennemis, se sont retrouvé coincé ici également et que tapis dans l’ombre, pouvaient vous bondir dessus pour vous arracher la tête. Donc, prudent, je m’attendais à tout. Pour ce type en particulier ? Car il me rappelait Tyr. Un dieu qui ne savait pas reconnaître sa place, et qui était bien plus retord qu’on pourrait le croire. Je ne vous ferrais pas toute l’histoire maintenant, mais en plus de Loki, je considérais ce dieu à moitié manchot, comme un principal adversaire d’Odin et donc de moi. Et donc, si je venais à le croiser, vous pouvez imaginer ce qui risquait de se passer.

L’inconnu en tout cas, ne se démonta pas et je devais lui reconnaitre déjà quelques qualités plutôt plaisantes.

"Pas faux. Ne pas se laisser abattre, toujours se relevé. Ce que je dis toujours."

Encore un point qui pourrait le rapprocher des Ases. On encourageait toujours dieux et mortels, à se battre jusqu’à la fin. Pas grave si vous preniez une flèche, un coup de baliste ou une hache en pleine tête, il fallait savoir se redresser et poursuivre car c’était ainsi qu’on gagnait sa place au Walhalla. On ne gagnait pas de la bravoure et de l’honneur en s’enfuyant et pleurant dans son coin. D’ailleurs, le guerrier à la main manquante était tout disposer à le prouver. Sans plus de cérémonie, il me proposa déjà une petite confrontation dans le ring. Voilà qui était une idée fort plaisante, et m’emballait. Un sourire déforma mon visage et un éclat de rire s’en y échappa.

"Haha ! Tu n’as pas froid aux yeux ! Si tu veux, mais j’aurais peur de te briser en morceaux, même en allant doucement."

Attention ! Je rappelais une fois de plus, que j’étais l’un des meilleurs combattants de tout Asgard. La liste de mes adversaires vaincus était si longue qu’elle ferait le double de Jörmungand. Géants, dieux, mortels, trolls, dragons, loups et autres bêtes… Jadis, je pouvais vaincre toute une armée en un seul coup. Bon, j’avais sans nul doute perdu un peu de ma superbe en arrivant sur Caelesti, mais ma force demeurait très grande au point où j’arrivais encore à plier du métal à mains nue. En même temps, l’homme se tenant devant moi, ne semblait pas plus costaud. Même, il faisait chétif en comparaison de ma carrure. Qu’il soit Tyr, je l’écraserais volontiers, mais si ce n’était qu’un brave homme, je me sentirais coupable de broyer quelqu’un cherchant à se rendre plus fort.

Mais en n’y réfléchissant bien, il avait raison. Déjà un entrainement à deux était plus profitable et instructif que se débrouiller face à un adversaire fictif ne pouvant rendre les coups. Une façon de perfectionner ses méthodes et renforcer notre corps. Enfin, si ce n’était qu’un mortel, ce serait surtout lui qui en apprendrait le plus de moi que l’inverse. Et en même temps, un défi à été lancer, ce serait une honte si je la repoussais. D’autant plus que même s’il ignorait qui j’étais, son arrogance méritait une petite correction non ?

"Mais comme tu veux. Je te préviens, ce sera un vrai combat nordique ! Faudra pas à s’attendre à des caresses !" M’exclamais-je excité en frappant mes poings entre eux.

Ainsi, nous nous rendions sur le ring. À croire que tout le monde avait comprit avant, de nombreux curieux s’étaient rassemblées autour de l’arène, sans doute impatients d’être distrait par le spectacle. Tant mieux alors, je comptais bien le leur en donner, raviver en chacun d’eux, la flamme du guerrier, le gout du sang et de la gloire dans la victoire. Bon, pour cela, il faudra sans doute que je retienne un peu mes coups, pour ne pas le finir trop vite. Dommage, car devant une créature ou un dieu, là vous auriez eut droit à un combat mémorable. Enfin, nous verrons cela plus tard si mes soupçons sont réels ou non. Mais en réalité, j’étais un peu partagé. Car d’un côté, je voulais que ce soit Tyr pour me défouler un peu sur lui et avoir droit à une vraie baston, d’un autre, que ce soit juste un simple mortel ou une créature neutre. Car en réalité, sa hardiesse m’était plaisante, et j’aurais bien aimé au final, m’en faire un pote si possible.

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Que tout ceci rappelait d’agréables souvenirs ! Jadis encore une fois ! On organisait aussi des combats de la sorte partout dans les neufs mondes ! Après une bonne cuite, qui arrivait presque tout le temps, on se rassemblait et on se donnaient quelques coups dans la joie et la bonne humeur. Des fois, on se donnait la mort aussi, mais on ressuscitait sous l’œil amusé d’Odin et de ces deux clébards dont j’avais oublié le nom. Bon là on n’était pas bourré, pas d’hydromel ou de vin, ce qui rendait le combat meilleur. Car on pouvait mieux ressentir toute l’intensité de la confrontation. Et j’en fus si amusé, que j’écoutais à peine l’arbitre improvisé, convaincu que je mettrais à terre ce maigrichon en moins de deux.

Du moins, c’était ce que je croyais au départ. Toujours convaincu de ma super force divine, même sans mon attirail, j’aurais cru que cet homme viendrait à s’écrouler, voir s’envoler sous mes deux premiers coups. Mais le bougre était bien plus rapide, esquivant et frappant par-derrière, laissant la montagne de muscle emporté par sa propre force. Cela eut le fait de me surprendre, mais aussi, à m’énerver rapidement. Oui, il fallait de la technique, mais un moustique ne pouvait battre un taureau, car ses coups étaient bien trop faibles au final et finissaient écraser sous le sabot ! Jolie image.

Ceci eut le mérite sans doute, de faire durer le combat. Mais à défaut de voir des armes s’entrechoquer, j’aurais aimé voir un combat plus « titanesque », même si ce n’était pas le bon panthéon. Bref, je n’arrivais qu’à frôler le gars, alors que lui me tournait autour. Je tentais alors des coups plus longs, balayant la zone autour de moi, mais sans trop comprendre comment je me retrouvais à terre. Il s’était attaqué en haut de mon corps, mais eut par surprise en frappant au niveau de la jambe. Il était content tant mieux, il me narguait de sa première victoire, attention à lui ! Sentant l’adrénaline montait, et mon ego explosait, je bondissais sur mes jambes de suite pour me retrouver de nouveau en plein combat.

La foule tout autour de nous, était excitée et leurs voix se mélangeaient tellement, qu’on aurait dit un attroupement de trolls et de guerriers berserks. Cherchaient-ils à m’encourageaient ou bien à me rabaisser ? En réalité, je ne fis plus attention aux beuglements poussaient. Trop concentrer sur le duel, le reste du monde n’avait plus la moindre importance et plus qu’une chose comptait, mettre en miette cet inconnu. Ha il était rapide, fort, résistant et malin ! Il aurait eu sa place parmi nous sur Asgard et sans doute que j’aurais eus plaisir de boire une corne avec lui. Mais pour l’heure, je pensais toujours à le ratatiner.

Vous croyez que je n’étais qu’une grosse brute sans cervelle, ne réfléchissant qu’avec ses poings ? Et ben non ! J’avais de la technique aussi, je savais me montrer stratégique également. Ok, c’était l’humiliation de tomber en premier. Mais même si mon amour-propre fut fatalement frappé, je sus en tirer leçon, car je commençais à comprendre sa technique. Une fois qu’on savait comment se battait l’autre, c’était plus facile de lui en décocher une dans la tronche, ce qui se réalité. Mon adversaire rejoua encore la même comédie. Sauf que cette fois-ci, j’arrivais mieux à anticiper ces coups et à présent, c’était moi qui contre-attaquais.

Cela redonnait foi en la victoire. On voyait se rapprocher la gloire du triomphe. Et pour y arriver, je tentais quelque chose se révélant payante. Tentant encore un coup dans les airs, je voulu faire comme si je me battais comme avant, obligeant le boxeur à renouveler son esquive, sauf que cette fois-ci, sachant ce qu’il allait faire, je l’accueillis avec mon second bras, qui le frappa en plein dans les cottes. Profitant de ce nouvel avantage, je l’imitais en attaquant une de ses jambes, l’obligeant à défaire complétement sa défense et donner le coup de grâce pour ce round dans la mâchoire. Le gars ne s’envola pas, mais il s’écroula parterre, à ma merci.

"Yeah ! Et un point pour moi ! Tu vas voir qu’il ne faut pas se frotter à n’importe qui mon gars."

La fierté m’aveuglait de nouveau. Oui, je n’avais gagné qu’un point, mais pour moi, c’était la promesse du destin que j’allais remporter ce combat comme si c’était Ragnarök qui se jouait devant nous. Comment ça ce n’était pas la même chose ? Un combat restait un combat et il fallait tous les remportés point !

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Peu importait la méfiance que j’eusse éprouver envers cet homme, les coups échangeaient me donnaient une nouvelle impression le concernant. Fini les duels classiques, là c’était comme si je me retrouvais vraiment sur Asgard. Entre les immenses tables de banquet, pendant qu’entre dieux nous nous amusions à nous donner quelques frappes aux poings ou à la hache dans la franche rigolade. Oh oui, je m’y revoyais passer du bon temps, il ne manquerait plus qu’une distribution gratuite de cervoise et l’illusion aurait été parfaite. Et finalement, mon ego semblait se calmer, laissant place à la joie d’avoir en face de moi, un adversaire digne de ce nom.

Fort, rapide et intelligent, il m’offrait un parfait challenge dont je mourrais d’envie de relever. D’ailleurs, j’apprenais vite ses techniques, et à la longue, nous finissions presque par ne plus pouvoir se toucher l’un l’autre. L’inconnu était malin, un bon stratège. Pendant de futurs affrontements, j’aurais bien aimé l’avoir à mes côtés. Que ce soit à la sortie d’un bar ou au milieu d’une ruelle sombre malfamé, à nous deux, nous ferions un duo explosif, deux puissants guerriers imbattables. Le mortel et le dieu qui écrasaient ensemble tous les ennemis se tenant sur leur route ! Une superbe edda que cela ferait, moi, je vous le dis.

"Haha ! Et encore si tu savais. Mais toi non plus l’ami, tu n’es pas mal non plus."

Croyez-le ou non, mais le terme ami n’était pas prit à la légère. En fait, je me voyais toujours comme le petit nouveau sur cette île, et sans vouloir faire jouer du violon, je n’eus retrouvé aucun membre de ma famille encore. De plus, je n’avais aucun ami sur ce rocher. Aucun allié, quelques fréquentations pour picoler un bon coup… Mais en gros je me sentais seul, incompris et tout ce qui allait avec. Vivant pour moi, essayant de survivre comme le plus simple des humains. Et pourtant aujourd’hui, les choses paraissaient différentes. C’était comme si j’eus trouvé une personne qui partageait avec moi, une passion commune, la plus importante. J’en oubliais mes soucis, pensant aux joies du moment, et pour une fois, sans être obliger de picoler pour.

Le combat se poursuivait, mais aucun gagnant ne semblait être désigné. Quand l’un prenait le dessus, le second renversait la tendance. Combien de temps cela durait ? Je n’en avais aucune idée. Mais cela devait tarder, car quelques fois, nous pouvions apercevoir les spectateurs, abandonnaient le ring, lassaient par ce combat sans fin. Je n’avais qu’une seule envie, c’était de gagner bien entendu, être reconnu comme étant le plus puissant des guerriers. Mais il fallait avouer que depuis peu, plus aucun d’entre nous n’arrivait à surprendre et faire tomber son adversaire. Il fallait y aller à l’usure, mais on aurait dit que nous risquions de tomber dans le coma tous les deux en même temps. Alors, j’ai dû me faire violence pour quelque chose que je n’eus jamais l’habitude et ne me ressemblait donc pas.

"Stop ! Ça te dit qu’on s’arrête là ? On dirait qu’on en a pour l’année. On pourrait reprendre une autre fois pour trancher non ?"

Entre nous, les retrouvailles risquaient de se passer de la même manière, on aurait dit qu’il était impossible de dominer l’autre. Comme si nous étions de forces égales, que notre destin n’était pas de nous combattre. Etrange non ? Mais je gardais la foi comme quoi, avec un peu plus d’entrainement, j’obtiendrais la satisfaction de le mettre à terre. En tout cas, c’était un des combats que je ne risquais pas d’oublier cette rencontre, même si elle ne concernait ni un monstre, ni un dieu ou une armée entière. Pour un humain, il était doué.

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Au final, cette rencontre m'a mis de bonne humeur. Mieux que remporter un combat les doigts dans le nez, une rencontre remplit de challenge, de défoulement et de possibilité de se revigorer, valait toutes les victoires du monde. Ah que je me sentais enfin de nouveau moi-même, oubliant être emprisonner dans ce corps de chaire, réduit à l’impuissance, devant me sustenter comme n’importe quel mortel. Là je me revoyais comme dans ma jeunesse de dieu. Vigoureux, fort, profitant de l’existence qui s’offrait à moi. Un pur plaisir ! Et c’était à cet individu que je devais ce bon moment. Oublions donc tout ego, j’avais une envie de compter ce gars-là, parmi mes compagnons les plus proches. Sérieusement, il avait réussi à gagner tout mon respect, comme quoi, quelques coups échanger permettaient de bonnes relations.

"Haha ! Avec plaisir l’ami ! Je connais quelques bars fort accueillants qui ne te servent pas de la pisse de chèvre. Mais si tu connais un coin plus agréable, je te suis volontiers."

J’espérais au moins qu’il ne me proposerait pas un café ou un thé. Traitez-moi de macho si vous voulez, mais pour moi, ces boissons n’étaient pas des breuvages d’hommes. Bon ok, il m’arrivait de boire un café de temps en temps, mais quitte à choisir, je préférais largement une bière. Ceci permettait mieux un moment convivial, qu’un café. Avec une bonne cervoise, vous étiez sûr de passer un bon moment, à chanter, vous battre, rire ! Mais avec ces boissons-là, pas étonnant que les mortels se soient à ce point ramollis. Un simple coup de vent suffirait à les faire tomber comme un château de carte.

Enfin bon, ce gars-là, qu’il soit dieu ou mortel, avait prouver sa valeur. D’ailleurs, vue ses prouesses, je ne serais pas étonné qu’il ne soit pas humain. Allez savoir, il pouvait bien être un dieu, ou une puissante créature, ceci expliquerait comment il a pu me résister lors de notre affrontement. Mais bon, nous risquions de ne pas tarder à savoir qui nous sommes. Nous allions justement profiter d’un moment ensemble pour apprendre à mieux connaitre son nouveau pote. Et d’ailleurs, pour commencer :

"Faudra juste passer vite fait à la douche et se changer avant. Mais avant, je m’appelle James Théo Thorsen. Ravis de te rencontrer." Lui dis-je en lui tendant la main.

Première étape lors d’une présentation, se cogner dessus. Seconde étape, dire nos noms, et enfin picoler et rigoler ensemble. Un programme qui plaisait bien. Et si au final, je me faisais un bon ami, ce ne serait pas de refus. Sur cette île, il fallait avouer que je me sentais quelques fois seul. J’eus déjà rencontré quelques créatures de par chez moi, mais toutes étaient à ma poursuite pour me tuer. Se venger du fait que je les ais empêcher de tuer tout le monde sur Midgard. C’était sympa de retrouver de vieux copains, mais vue comment ça c’est terminer. Enfin bon, nous verrons ce que les Normes nous ont réservés après tout. Sauf si elles étaient dans la même situation que nous, ce qui serait un peu fâcheux.

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Il y avait de quoi passer une bonne journée au final non ? Après le boulot, séance de sport, défoulement sur un nouveau pote et maintenant picoler ensemble ! Toutes mes inquiétudes, mes questions, tout ce bazar dans mon crâne, depuis que je suis tombé ici, furent laissés à la porte ! Haha ! Depuis combien de temps n’avais-je pas vécu pareille situation ? Quand je sortais juste boire par exemple, et bien j’étais très souvent seul. Bon ok, on rigolait au bar tous ensemble etc… Mais je rentrais seul, ni femme, ni gosses, aucun vieil ami retrouver. Je me laissais donc à chaque fois tomber sur mon lit, laissant le sommeil me prendre et me lever alors que le soleil était déjà bien haut dans le ciel. Heureusement que je bossais à mon compte cependant.

Là, c’était une toute autre ambiance. Nous nous connaissions à peine en réalité. Et pourtant, nous nous suivions volontiers comme deux amis d’enfance qui venaient de se retrouver. Le bar était sympa, exactement comme dans mes souvenirs. Conviviale, son aspect rapportait de vieux souvenirs bien nostalgiques, rappelant les banquets divins où nous chations nos exploits et où je jetais mes restes avec ceux de mon père pour ses deux gardiens canins. C’était comme si je me retrouvais déjà ivre, pris d’une certaine euphorie ayant créer autour de moi une forme de cocon bien moelleux où je me sentais en sécurité.

On nous servit donc à boire, et Sven n’hésita pas à vidé la sienne, déclarant sans retenue que mes propos furent verdict. Une exclamation s’échappa de ma gorge, suivit par un coup plutôt fort sur ta table qui la fit trembler. Un peu plus et j’aurais pus la briser, ce qui aurait été fort dommage.

"Haha ! Je te l’avais dit mon pote ! Et encore, je peux t’en faire découvrir des meilleurs, une bonne bouteille qui te feras sentir comme un dieu !"

Sven Madsen vint à me poser des questions. Au départ, j’aurais sans doute cru à un interrogatoire, ma méfiance se trouvant à son paroxysme. Cependant, rien de telle ne fut retenue. Du tout, nous étions pleinement dans une conversation amicale comme je les aimais, me faisant bien baisser ma garde, mais pas complétement. Prenant mes aises, je m’affalais contre le dossier de la chaise, laissant mes jambes se détendre et posé mes longs bras sur la table. Juste une seule main que je ramenais pour caresser ma jeune barbe, cherchant à retrouver un minimum de calme afin de pouvoir lui répondre.

"Je suis artisan. J’ai une échoppe pas loin « Chez Thorsen ». Si tu veux que je te fabrique quelque chose, bois ou métal, je suis ton homme. Sauf pour l’électronique, suis pas assez malin pour ça."

Attrapant à mon tour ma choppe, je ramenais le bord à mes lèvres, afin de faire couler un torrent de bière dans ma gorge. Le goût sucré se déposait parfaitement le long de mon œsophage, apportant avec lui cette étrange sensation de fraicheur, mais aussi se réchauffait rapidement en moi. On m’eut raconté justement qu’à cause de ceci, on pouvait mourir de soif rien qu’en buvant constamment de l’alcool, mourir déshydrater. J’ignorais où ils tiraient une telle étude, pour moi ce n’était que des inepties, car mortel ou non, j’en buvais presque comme de l’eau et regardaient moi. Toujours debout, vigoureux et en pleine santé. Et croyez-moi, je n’étais pas prêt à m’arrêter.

Gorgée absorber, je reposais mon verre sur la table, essuyant la mousse sur ma bouche avec la manche de ma veste, m’exclamant sur la douce sensation provoquée par ce nectar divin.

"Toujours aussi bonne ! Et toi alors Sven ? J’avoue que tu m’as impressionné. Jamais croiser la route de quelqu’un pouvant me résister à ce point. Et pourtant… Excuses moi mais tu parais si mince ! Tu fais quoi aussi dans la vie ? Je te verrais bien garde du corps ou fou des sports extrêmes."

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Le bar rappelait bien les anciennes tavernes du temps jadis. Quoi que… Il flottait juste ici, une atmosphère qui faisait sentir une certaine nostalgie, nous faisant bien regretter les chansons paillarde, et les danses improvisés sur le comptoir et les tables. Néanmoins, il était possible de s’amuser ici. L’odeur de la bière flottait bien dans l’air, se mélangeant avec celle du bois et de la sueur. Quelques convives, bien moins fêtards que sur Midgard ou Asgard, assuraient une bonne ambiance sous la retenue. Quelques musiques, non chantonnées par un orchestre de ménestrels, mais crier par un juke-box, aidait à tous se sentir plus à l’aise qu’à l’entrée.

En tout cas, moi je fus déjà charmé par l’endroit. Mieux qu’à un concert de sirène, le bar m’avait conquis et s’accrochait à moi. L’alcool coulait bien dans mon sang, réchauffant mon corps et remplissait de joie mon cœur et mon âme. De plus, je fus en très bonne compagnie. Sven n’était vraiment pas le type de guerrier que j’aimais côtoyer. Mais je trouvais plaisir en sa présence, sentant monter entre nous, les débuts d’une belle amitié. Mortel, créature ou dieux, je me moquais bien de ce qu’il pouvait être. Il gagnait mon respect en tout cas. Et quand il flatta mon métier, je ne sentais aucune hypocrisie dans sa voix. Chez lui, tout transpirait l’honnêteté et la franchise. Fou de joie, je vins à le taper dans le dos en signe de reconnaissance, tout en lâchant un éclat de rire.

Et la suite de notre conversation, se fit dans le même état d’esprit. Franchement, cela me fit du bien d’avoir un ami sur cette île. J’avais quelques compagnons de beuveries et de combats, mais cela resta des connaissances. Des copains, des potos quoi. Mais avec celui qui se présenta comme avocat, j’osais imaginer quelque chose de plus fort, l’espoir d’une relation amical sincère qui m’aiderait à oublier un peu mes tracas.

"Haha ! Je ne te le fais pas dire ! C’est vrai que tu as l’air d’un gringalet. Mais tu sais te battre et tu es malin. Crois-moi, personne ici n’a encore réussit à me résister aussi longtemps que toi. Je suis admiratif."

Sans vouloir me vanter, depuis que j’eus atterris sur Caelesti, j’éprouvais un certain plaisir à mettre mes adversaires au sol en deux ou trois coups maximums. Même des gars beaucoup plus baraqués que moi, des montagnes faisant deux fois ma taille et mon poids, n’ont pas tenu plus de quelques secondes. Et là, ce Madsen débarquait de je ne savais où, et parvenait à provoquer une égalité. Mon ego prit effectivement un coup, mais au final, je préférais largement y voir le bon côté de la chose. Et je ne le regrettais pas pour l’instant, y trouvant bien mon compte.

"Pareillement mon pote. Si tu as besoin de te faire réparer n’importe quoi, demande bibi et je te ferais ce que tu veux à prix d’ami. Et pour le sport, le seul conseil que je puisse te donner, fais le grand saut !"

Evidemment, ce n’était pas moi qui allais conseiller la prudence et la sécurité. Quand on parlait de défis, je disais toujours « sautes ». Et plus c’était extrême et dangereux, plus j’aimais ça. Affronter des dragons, des géants, traverser le monde cent fois, trouver une robe pour ma femme… Rien ne me faisait reculer. Après, j’avouais que découvrir qu’un avocat aimait autant le défis et le combat que moi, me surprenait quelque peu. Personnellement, je les imaginais enfermer dans leur bureau, où le seul sport qu’ils pratiquaient fut de soulever leur stylo ou la gym avec leur secrétaire.

Par contre, effectivement l’usage d’un avocat pourrait mettre utile. Pas que j’étais un gros criminel, mais comme il m’arrivait quelque fois de me laisser aller, genre les bagarres de bar ou de rue, il était arrivé que les flics nous soient tombés dessus. Les choses se passèrent à l’amiable, on se calmait bien vite, mais allez savoir, la chance pouvait vite tourner. Une soirée trop arrosée, un poing mal placé et BOOM ! Devant un juge.

Déjà pour ce soir, je sentais que l’alcool risquait de me provoquer une belle bavure. Etant bien enjoué par cette hydromelle pour mortel, l’ambiance et la compagnie, je lâchais plus facilement mes pensées. Sans stratégie, je disais les choses de façon totalement amicale, ne voyant pas plus loin que le bout de mon nez, les potentiels conséquences.

"Tu sais, c’est marrant mais en réalité tu me faisais pensés à quelqu’un. Ouais, un ancien compagnon que j’ai rencontré au pays. Un vrai guerrier aussi."

Ce que je venais de dire, allait-il donc condamné notre soirée et notre amitié naissante ? Pour moi, il n’y avait aucun risque. Dit naïvement, je ne pensais qu’à la musique, la bière et les rires. L’idée que Sven puisse t’être un dieu opposant était déjà loin, ayant prit son drakkar pour se perdre dans les mers brumeuses de mon esprit. La seule réponse à la quelle je pensais recevoir, serait une belle boutade et confirmer que je me trompais…

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Tout semblait si bien partie pourtant. La bière, les copain… De quoi vivre une journée banal, loin des tracas habituels d’un dieu déchu. Et pourtant, il fallut que j’ouvre ma grande bouche. Je pourrais encore accuser l’alcool, mais le mal était fait. La bonne ambiance se brisa doucement à cause de l’approche d’un orage. Face à l’interrogation de Sven, mais anciens doutes refirent déjà surface. J’étais partagé entre l’espoir de retrouver un vieux compagnon, mais aussi la crainte, plutôt la méfiance qu’il s’agisse d’un vieil ennemi. Et vue le physique de l’avocat, peu d’idée de sa réelle identité me vinrent. Avec un peu de chance, s’il était un dieu, il pourrait venir d’un autre panthéon non ? Avalant une grosse gorgée de ma bière pour donner des forces, je me sentais dos au mur et dans l’obligation de lui répondre.

"Ouais, un gars presque aussi bon de moi. Presque un membre de la famille, qui savait aussi donner des coups."

Je pensais bien entendu à Tyr. Là je faisais un début d’éloge pour ce dieu, malgré le fait que je lui en voulais. Dieu de la justice, dieu guerrier, j’aurais cru qu’il se serait battu à côté de mon père. Excitant avant moi, gosse j’admirais ce guerrier qu’on disait sans peur et sans faille. Pourtant, les choses changèrent rapidement. Ma vision de la divinité changea oui peu à peu et quand je vis sa traîtrise, à quel point son cœur fut noir de rancœur, tous ses actes se transformèrent pour moi, en action calculé, motivé par de sombres motivations.

Et si je ne me trompais pas, et si Sven pouvait être celui dont je soupçonnais l’identité ? Ma technique principale serait d’y aller franco, demander directement sans détour, et peut-être soulever mon marteau pour l’intimider, même si je n’avais plus mon arme fétiche. Mais au lieu de charger comme un taureau ayant la rage, je préférais une autre méthode, bien à moi, qui augmentait les chances qu’on ne me racontait pas de bobards, sauf si on était un maître manipulateur.

"Un mec qu’on disait courageux et fière. Mais il devait seulement se la péter. Pas très malin apparemment. Genre il voulait nous prouver qu’il était courageux en plaçant sa main dans la gueule d’un crétin de clébard, mais je sais pas, il aurait pu mettre un faux ou ruser de la sorte pour s’en sortir."

Je savais que cet épisode était très sensible pour Tyr. Un acte qui fut juger comme de la bravoure en son temps, mais rapidement critiqué, surtout depuis la guerre civile des dieux. Je me souvenais encore de cette époque, tous furent surprit en voyant Tyr sacrifier sa main à Fenrir. Un geste dont peu était prêt à faire. Après, ce fut l’humiliation. Beaucoup se moquèrent de lui, chacun pour ses raisons. Soit-il le prenaient pour un sot, d’autres par jalousie car ils avaient peur du gros loup. Moi, et bien j’étais tenter d’affronter Fenrir, mais mon père m’avait stoppé, plaçant sa lance devant moi.

A l’époque, j’étais encore bien trop jeune pour un dieu. Leur objectif fut de piégé le fils de Loki, et qu’une prophétie devait se réaliser. Si je perdais ma main, cela pourrait avoir des conséquences plus catastrophiques qu’annoncer. Si je brisais la mâchoire de Fenrir, il en serait tout autant. Et n’ayant la réflexion d’un sage ou d’un devin pour interpréter les signes et tout ce qui venait avec, je rappelais que j’approchais plus du guerrier brutal que du sorcier, j’acquiesçais à tout ce qu’on me rapportait sur le sujet, sans plus chercher. Une fois j’eus posé la question, et on m’avait dit ceci « Le monde suit ses lois, les enfreindre, c’était anéantir le monde et ne laisser plus aucune chance à la création. »

Rivalité

Sans doute fallait-il y tomber un jour. Le moment de la confrontation nous pendait au nez et sans doute, valait-il mieux que ce soit le plus tôt possible. Cela devait éviter bien des peines j’imaginais. En tout cas, l’ambiance devenait plus électrisante, plus aucun doute n’était permis entre nous deux. Nos masques respectifs venaient de tombés et enfin, nous voyons qui était réellement l’autre. Comme je pouvais m’y attendre, Sven prit un peu la mouche concernant cette anecdote et prit la défense du protagoniste principal. Ouais je sais utiliser des mots un peu savants. Bref, mon cœur était partagé face à cette révélation. Content sans doute de retrouver une vielle connaissance d’Asgard, en colère que ce soit un ancien ennemi, et peut-être bien un peu triste de constater que je perdais déjà un ami.

En tout cas, ce fut la colère qui remportait sur tous. N’étant pas stupide, je notais le sous-entendu qu’il faisait en traitant mon divin père de lâche. Pour d’autres dieux, le doute était permis, mais Odin lui, c’était sans nul doute le plus grand des blasphèmes. Tapant du pied sur le sol, l’auberge moderne vint à trembler de ses fondations, surprenant pratiquement tout le monde.

"Justement ils te faisaient confiance ! Tu as fait ton devoir et sauver le monde ça devrait te réjouir déjà ! Et si Odin n’a rien fait contre, c’est qu’il a ses obligations aussi !"

Bon ok, il fallait avouer que je ne comprenais pas toujours, voir presque pas, les plans de mon père. Il était connu pour être remplit de sagesse, moi un guerrier qui aimait avant tout foncer dans le tas. Encore, il m’avait expliqué pourquoi je ne pouvais défier Fenrir, laissant Tyr faire ce « sacrifice ». Mais je pouvais ne pas comprendre bien entendu, le manque de désire de le récompenser. Sans réelle réponse, et voyant ce qu’était devenu ce traître, j’eus supposé qu’aussi bien le gros chienchien et Odin, avoir percer les intentions égoïstes du dieu. C’était la seule explication que j’eusse trouvé.

"Les frimeurs et orgueilleux ne méritent aucune gratitude d’Odin ! J’en sais quelque chose. Et pour preuve, tu n’as pas hésité à le trahir rapidement."

Yep, dans ma tendre jeunesse, je me battais surtout pour en mettre plein les yeux et me faire aduler de tous. Montrer que j’étais le plus fort, le plus brave etc. Cela était séduisant pour tout le monde, mais trahissait le cœur du noble guerrier. Ouaip, je me battais encore pour réaliser quelques compétitions, prouver que j’étais le meilleur, mais c’était récréatif. Sinon, lors de grandes batailles, j’eus appris et que très récemment, qu’il valait mieux se battre pour une cause qui glorifiait que pour embellir sa propre image auprès de tout le monde.

Là, j’avouais que je fusse tenté de me jeter sur lui. Lui exploser son crâne avec mes poings et tout ce qui me tomberait sous la main, lui apprendre l’honneur et la dignité. C’était vraiment tentant, même si j’eus ce pincement au cœur, sachant qu’il y a peu, j’éprouvais une très forte sympathie à son encontre, ayant osé imaginer que lui et moi, aurions pus devenir ami. Là, je me sentais mal. Toutefois, aucun coup n’eut le temps d’être donner pour régler cette vieille rancune. Car soudain, un objet semblable à une chaise fonça droit sur nous.

Sans doute par réflexe, j’eus posé mon potentiel adversaire en arrière pour lui éviter le coup. L’avais-je fait oubliant qu’il était un dieu et sans doute résistant, ou bien par forme d’attachement ou vraiment par un réflexe humain ? Je ne serais le dire, plus concentré par l’origine de l’attaque. A l’autre bout du bar, une grosse brute épaisse grognait tout en respirant fortement. Je crois même qu’il faisait de l’écume. Toutes les personnes autour de nous, avaient prit leur distance, abandonnant leur place et leurs denrées pour nous abandonner à cette brute.

"Me serais douté que c'était vous ! Me suis fais ridiculisé pendant la guerre, mais j'aurais ma vengeance en vous arrachant la tête !"

Son visage qui ressemblait à une boule de bowling avec une grosse barbe noire, fut recouverte de ride et très durs. Ses yeux virèrent aux rouges, ses oreilles furent pointues et ont cru entendre son grognement devenir plus animal. Bon, inutile d’aller plus loin pour comprendre ce qu’il se passait. J’en vins à lever les yeux au ciel, en quelque sorte agacé par cette interruption, surtout venant d’une des créatures les plus stupides de notre monde.

"On ne voit pas qu’on est occupé ?! Pas le temps pour les râlements d’un troll. Et vue l’odeur, un vrai bien puant !"

Rivalité

J’étais bien plus intéresser à m’occuper du cas de Tyr, que du troll. Ces sales bêtes, je les explosais d’un simple coup de poing. Alors que ce félon de Tyr lui, proposait un challenge plus intéressant. Pourtant, malgré que l’ambiance fût passé du stade électrique à orageux, ce n’était pas lui qui hériterait de mes coups divins. Comme par enchantement, les clients avec enfants avaient quitté la pièce. Ceux restant s’assemblèrent derrière la grosse bête puante, formant une forme de cohorte de la laideur. Ils étaient plusieurs alors, c’était à prévoir. Le troll, dont j’ignorais toujours le nom et m’en fichais, sourit à travers son masque humain, avec ses horribles dents bien pointus, tranchante et de travers. Il devait se croire plus malin cet ahurit.

"Et c’est reparti…" Soufflais-je alors que mon adversaire, m’attrapa par le col et me fit voler à travers tout le bar.

Je fracassais quelques tables au passage, les voyant voler en morceaux comme de la paille, mais je ressentais à peine le choc et même, je rebondissais sur mes pieds comme un gros chat hyper en colère qui pouvait vomir des éclairs. Si j’avais mon marteau et mon armure, je réduirais cet endroit en un cratère fumant, mais je devrais aviser sans. Me redressant je défiais ces choses du regard, grognant dans ma gorge. Ils en voulaient aussi à Ty, ou Sven, bref, cela voulait dire qu’ils s’attaquaient à tous les dieux qu’ils croisaient sans distinction. J’ignorais ce que cela voulait dire pour moi.

De la petite bande, on les entendait soit siffler, grogner comme des ours ou pousser tout autre hurlement indescriptible. Je n’aurais donc pas le moindre remord à les écraser. Craquant les phalanges de mes doigts ainsi que mon cou, j’attrapais une chaise à mes pieds comme arme. Car dès qu’un de son premier adversaire s’approcha de trop près de moi, je la lui explosais sur le crâne. Cela le sonna, me donnant une belle ouverture pour frapper assez fort sur le crâne et le clouer au sol.

L’adrénaline grimpant en flèche, je fus tout excité à pouvoir me défouler un peu. Sven échappait peut-être à mon courroux sur ce coup, mais j’avais largement de quoi m’amuser sous la main. Enfin, cette activité dont je raffolais tant, me fis bien souvent oublier que je vivais dans un corps de chaire. Et que ces enveloppes, bien qu’améliorer grâce à notre essence divine, possédaient des limites. On se fatiguait plus facilement, et les coups devenaient plus facilement mortels. Sans doute devrais-je me montrer plus prudent dans ce que je faisais, mais pour ceux me connaissant, vous vous doutiez que c’était peine perdue.

Face à toute une bande composée je l’espérais, des monstres les plus coriaces, je fus tout excité et ne pouvais répondre négativement à l’appel à la baston. Très vite, le prochain adversaire sauta sur moi, hurlant à faire trembler les murs. Nous venions à nous accrocher l’un à l’autre, frappant nos membres jusqu’à ce que ce gusse vienne à s’envoler jusqu’au bar, et moi… Venant retrouver Tyr, tous deux prisonniers dans une arène improvisée, encercler par tout un groupe d’individu, pas plus d’une dizaine au moins.

Qu’allait-il donc se passer ? OK, on avait compris que je comptais tous les réduire en purée. Mais pouvais-je vraiment compter sur l’appui de Tyr pour m’en sortir ? Ou bien devrais-je me battre sur deux fronts ? Cela ne me dérangeait pas de me battre yep, mais je voulais surtout avoir contre qui je devais lutter, qui étaient mes ennemis, où se trouvaient-ils, à quoi devais-je m’attendre ?
Si je n’étais pas du genre à beaucoup réfléchir dans la vie courante, j’aimais avant tout penser stratégie un minimum et comprendre le champ de bataille. Une qualité que j’ai dû apprendre durant une centaine d’hivers.

Toutefois, je pris le risque de me renseigner, m’adressant à celui qui fut un de mes ennemis durant la grande guerre, dont l’ambiance du bar m’encourageait à adopter cette fois-ci, un ton plus familier.

"Alors ? Que comptes-tu faire ? Je penses prendre ceux en face."

Rivalité

Et ainsi nous nous donnions à un beau balai de violence. Mieux que de voir deux ballerines s’agitaient sans aucun sens sur scène, Tyr et moi-même, nous nous mettions à suivre une chorégraphie martiale, et j’espérais qu’il serait tenir sa promesse. Sans laisser le temps à la moindre réplique, un des monstres se jeta sur nous. Les trolls étant dépourvu de stratégie, ils avaient pour habitude de foncer dans le tas, poing lever. Parfait pour servir de chaire à canon et de bélier vivant, mais vulnérable contre quelqu’un ayant un peu de maîtrise.
Nous nous partagions ainsi les adversaires, et celui qui bondissait sur nous me fit donc réserver. Me baissant, je l’attrapais au niveau du bras et de la poitrine, pour le soulever de tout son poids avant de le jeter au loin. Dans l’effort, je sentais mon gamma me brûlait sur mon bras. Rien de bien méchant, juste que cela picotait un peu, comme s’il voulait que je lâche sa pleine puissance. Mais tel un chien de combat tenu en laisse, je le retenais, ne voulant tout détruire d’un claquement de doigt.

Le troll avait volé pour finir écraser contre un mur et renverser une table en retombant. Que de dégâts. Si le patron voulait, je pourrais lui refaire ses meubles, et à bas prix en plus. Non ! Je lui ferais gratos pour dédommager, sauf s’il était dans le coup, alors là je lui ferais casquer dans tous les sens du terme. Mais avant de penser à « Réparation », on devait en finir avec ces gusses. Les autres brutes ne se décourageaient pas pour autant. Malgré que déjà, plusieurs de leurs potes gisaient au sol assommer, chacun voulait tenter sa chance à ne pas se faire fracasser la tête. Un second chargea donc. Une simple esquive et un bon coup dans le dos le mit à terre.
Ce corps humain présentait quelques désavantages, mais les trolls aussi en bavaient. A tel point, que le suivant leva le niveau. Il s’était pratiquement transformé, devenant une grosse bête bossue, aux oreilles pointues et les dents allant avec, aux yeux bestiaux. Il avait remasser un tabouret pour s’en servir comme de gourdin, et s’amusait avec à frapper le sol. Je le regardais curieux du manège qu’il faisait avant qu’il tentât de me frapper avec.

Le troll fouettait l’air avec son arme, n’arrivant pas à me toucher. J’esquivais donc ses attaques, me penchant à gauche, puis à droite, reculant. Mais à un moment, nous nous étions trop rapprochés de Tyr dont il risquait lui aussi de devenir une cible directe de mon adversaire. Et là… J’eu un peu de mal à expliquer ce qui met prit. Peut-être était-ce mon honneur de guerrier qui agissait, ou bien un réflexe du au moment intense que nous vivions. Mais j’attrapais mon compagnon de bagarre par les épaules, pour l’obliger à se baisser au sol afin d’éviter le tabouret furieux.

"Attention couches toi !" Criais-je donc alors que l’objet nous frôla juste au-dessus.

Tyr était peut-être résistant comme moi, j’ignorais quels pouvoirs il avait gardé sur lui. Mais j’avais en tout cas gardé moi, l’habitude de me battre contre des gens armés d’épée et de hache pouvant blesser voire tuer un dieu. Sur que l’objet aurait exploser contre mon corps. Mais vue la force du monstre, j’aurais été certainement sonner sur le moment et fini à la merci de ce dernier. D’ailleurs, pour le prouver, je m’étais relever presque immédiatement pour bondir sur lui. Le troll se défendit donc avec son arme de fortune, qui comme prévu, partie en morceau en heurtant ma tête. Le choc fut violent. Certainement pas blesser, mais ceci me fit perdre un bref instant mes repères. Cependant cela faisait partie de mon plan, car avec le déséquilibre, je me laissais emporter par la vitesse et mon propre poids, pour percuter mon adversaire et le faire rouler avec moi, jusqu’au bar qui se brisa en deux nous l’impact de nos deux corps.
Je ne ressentais rien sur ce coup, j’entendis surtout le bois du comptoir se briser et quelques morceaux voltigés autour de nous, comme dans un de ces nombreux films d’action. Seulement, ma tête continuait elle à tourner, complétement perturber par la roulade.

Rivalité

L’effet du contre-coup pouvait être rude. Après la baston, c’était comme si on venait de poser… Non jeter sur mes épaules une montagnes aussi lourde et grande qu’Ymir. Mes bras me tiraient violemment et j’avais le sentiment de ne plus pouvoir me relever. Que ce serait si je n’étais qu’un simple humain avec une force et une résistance moindre ? Cette expérience aura au moins le mérite de me faire comprendre ce que ressentaient mes fidèles lors des batailles. Néanmoins, je ressentais encore assez de force pour continuer à donner une ou deux trempes bien placées. Malheureusement, il n’y avait plus personne à combattre. Tous les trolls furent sonnés parterre, au milieu de débris de bois. On avait de quoi être fière de nous. Tyr, ou Sven peu importait, vint s’écrouler à côté de moi, petit compliment et tape dans le dos. Me remémorant donc rapidement la tension qui avait entre nous, je jeté un rapide regard sombre et menaçant à son encontre… Avant d’éclater de rire.

"Ouais je pette la forme haha ! Pas mal jouer non plus, tu n’as pas perdu la main… Sans mauvais jeu de mot pardon." Oui, je n’avais pas fait exprès.

Tout autour de nous, c’était le chaos. Bon, rien à voir avec un véritable champ de bataille où deux armées s’entretuer pour ne laisser qu’une terre morte sous eux, nourrit au sang et à la chaire. Mais c’était un beau bazar. Tout était détruit, il fallait prier que le proprio soit bien assuré. D’ailleurs, ce dernier se remettant sans doute de sa peur bleue, bien balbutier qu’on devait partir, et si possible ne jamais revenir. Au moins, il n’appelait pas les flics c’était une bonne chose. Peut-être était-il complice avec ces bêtes, mais je ne préférais pas trop y réfléchir. Je levais la main en signe d’acceptation, arrivant finalement à me lever. Debout je fis signe à Tyr de me suivre, afin de trouver un coin plus sympa.

Pour le moment nous étions encore dans la rue. L’air était frais, revigorante pour une corp endolorie par de nombreux coups. Mais c’était si calme et plaisant, que nous pouvions en profiter pour discuter un peu tous les deux.

"Tu sais… C’est bien dommage que tu ne fus pas du côté de mon père lors de la grande guerre. On aurait aimé un guerrier tel que toi dans nos rangs, et j’aurais aimé me battre à tes côtés au lieu contre toi."

Toujours fidèle à Odin j’étais. Mais j’éprouvais à présent du regret que Tyr et moi, ne fûmes plus du même côté. Au fond de moi, j’admirais ce dieu guerrier pour sa force, sa bravoure et son expérience. Je l’aurais bien vu comme un frère ou un oncle qui m’apprendrait ses bottes secrètes. Hélas, les choses ont rapidement dégénéré. Et bien qu’il eût des tensions entre nous, je parlais des dieux en général, je fus fort choqué de voir Tyr dans l’autre camp. Bien entendu, j’éprouvais de la colère, une forme de haine à son encontre. Mais à présent, les choses semblaient changées quelque peu.
Ma colère se calmait quelque peu, et je crus revoir la première image que j’avais de ce dieu. Peut-être existait-il un espoir ? Que vouliez-vous, malgré mon esprit vif et combatif, je gardais en moi l’espoir de jours meilleurs.

On pouvait dire aussi que recevoir quelques coups sur la tête m’aidait à voir les choses autrement. Et avec un certain recul, je pouvais comprendre, du moins en partie, le ressentiment de Tyr. Vrai que les dieux n’étaient pas tendres. En réalité, rares furent les Ases à être chouchouter. Moi-même j’eus connu quelques déboires, de mon père même aussi. On s’amusait à me ridiculiser, jouer sur le fait que je n’étais pas un intellectuel et on me jouait tellement de tour. C’était à y réfléchir, mais évitant toute une psychanalalise, psychata… Bref une étude de mon esprit, je sauterais directement à la conclusion que je pouvais bien comprendre ce dieu de la justice.

"Bon sinon… On continue reste ici où t’as une idée d’un endroit à voir ?"