Je ne pris pas part à la grande guerre et décidais de ne tuer personne sauf si l’on attentait à ma propre personne. Grâce à mon charisme, je me mis à prodiguer des soins aux victimes des deux camps pour le plaisir de chacun. Je n'étais pas un dieu assassin.

Caelesti Island ? Comment suis-je arrivé ici ? Pour une fois je n’avais pas la réponse et je comptais bien la trouver. Mais ce lieu est céleste pour moi, je mène une petite vie tranquille et je fais les mille métiers, ou du moins ceux qu’ils me tentent de faire dans les lieux où je me trouve. Mon charisme et mon charme envoûtent mes employeurs mais ils ne sont jamais déçus car je mets du cœur à l’ouvrage et leur rapporte beaucoup d’argent. Je ne me suis pas vraiment encore fixé mais un jour une jeune femme qui fera chavirer mon cœur me permettra peut-être de rester au même endroit plus longtemps. Après tout je ne suis pas marié ici et je n’ai aucune attache donc j’ai le droit de rêver.

Je demeure à Elysium, mais je ne reste que très peu en place car ce qui me plait c’est bouger. J’aime les mêmes choses que dans les cieux car une chose que je n’ai pas oublié malgré mon nom sur terre, c’est que je suis Lug, Dieu du peuple celtique ou Lucellos, Dieu de Lumière. Mais je vais vous compter mon histoire car je suis bien évidemment un merveilleux orateur.

Je suis né de l’union de Cian et Eithne. Je suis le fils de la lumière et des ténèbres...L’union entre le ciel et la terre… le lien entre la vie et la mort... dieu lumineux, je resplendis au coeur de l'été, ma fête était "l'assemblée de Lug", Lugnasad, le 1er Août, je permettais un grand rassemblement du peuple, où se déroulaient des épreuves sportives. Associé au sud, au lumineux, à la récolte, au cœur de la période lumineuse, la période où la guerre est possible, j’apportais la lumière du ciel et de l’esprit, combattant les ténèbres et protégeant les âmes.

Mon père est  un dieu qui appartient aux  Tuatha Dé Danam (les Gens de la tribu de la déesse Dana), son nom signifie le « Lointain » et il représente le monde de l’esprit. Ma mère est une divinité de premier rang, elle représente la féminité au niveau divin et le monde de la matière. Fille de Balor, le chaos primordial, apparenté aux Fomoires « Géants de la Mer », que j’ai dû affronter et tuer mon grand-père avec mon lance-pierre, conformément à une prophétie. Dans le récit de ma conception la légende nait de l'Aurore, donc ma mère, et son enfant doit triompher de son grand-père maternel Balor, roi du peuple des Fomoires, ces êtres inhumains, hideux et démoniaques qui sont la personnification du chaos et de la destruction. Ils sont en guerre contre tous, et notamment contre les Tuatha Dé Danann (« les gens de la tribu de la déesse Dana »), s'efforçant d'empêcher le renouvellement du cycle cosmique. Balor est un géant borgne ou cyclopéen dont l’œil paralyse ou foudroie des armées entières. Il habite sur l'île de Tory, où il vit, son unique œil fermé, dans la crainte permanente de voir s'accomplir la prophétie selon laquelle il doit mourir de la main de son petit-fils.

Malgré ses efforts pour retarder cette fin en tenant Eithne, sa fille, à l'écart des hommes, celle-ci se retrouve enceinte et donne naissance à des triplés. Balor ordonna de les jeter à la mer mais l'un d'eux survécut : Moi.  Lors de Cath Maighe Tuireadh (la Bataille de Mag Tured) je viens à lui, charmeur et bavard, si bien que Balor tient à voir ma tête, il demanda à quatre hommes de lui soulever la paupière avec des lances, pour pouvoir anéantir ses ennemis. Dès que la paupière fut soulevée, je lui envoyais une pierre de fronde qui lui arracha le globe oculaire et le projetta parmi ses amis, les Fomoires. Il en tua involontairement des milliers, assurant la victoire de ses ennemis, les Tuatha Dé Danann.

Balor incarnait les forces négatives du mal, dont le pouvoir ne pouvait être tenu en échec que par ma force-lumière, moi son petit fils, non désiré de mon grand-père, vivant alors qu’il désirait ma mort. J’accomplis donc la prophétie sans remords.

Eithne était aussi mon épouse Brigantia, grande déesse celte de l’aurore, de l’intelligence et des techniques mais elle était surtout la mère de tous les dieux. Drôle de famille me direz-vous mais l’amour ne commande t-il pas dans tous les panthéons ?

Bref, j’ai donc grandi dans une atmosphère divine. C’est ainsi que je devins le dieu des celtes que ce soit en Irlande, en Galles ou en Gaule voir même aussi chez les germains. Lyon (selon la légende, je l’aurai fondé sous l’apparence d’un corbeau noir Lugdunum (lug : dieu, lumière, corbeau et dunum : ville forte, mont), Laon et Loudun en France, Legnica en Pologne, Lugano en Suisse, Lugo et Leon en Espagne mais aussi Leipzig en Allemagne et Londres en Grande Bretagne portent toutes un nom dérivé de ma ville Lugudunon « la cité du Dieu Lugus ». Ainsi donc mon panthéon était très important et j’avoue cela faisait ma fierté. Mais tout ne fut pas simple. Je n’ai pas été admis d'emblée chez les dieux. J’ai dû surmonter une initiation pour être incorporé à la société des dieux afin de m’imposer comme le dieu de tous les dieux.

Alors que je me présentais à la résidence du roi Nuada, à l’occasion d’une fête, le portier me refusa l’accès. J’affirmais que je pouvais être utile et on me répondit que l’on n’avait pas besoin de moi. C’est ainsi que je fus successivement charpentier, forgeron, guerrier, magicien, échanson et servit du vin au roi. C’est en qualité de joueur d’échecs que je fus accepté puis je disputais une partie avec le roi que bien évidemment je battais. Cette partie était purement symbolique puisqu’il s’agissait d’une joute intellectuelle à l’issue de laquelle je pris le pouvoir du monde et acquérais alors la possession des destinées du royaume et de l'univers.

Pour ce qui est de mes origines, j’ai hérité des Tuatha Dé Danann (les Gens de la tribu de Dana) hiérarchisée en trois classes fonctionnelles :

- la fonction sacerdotale dont le rôle recouvre le Sacré, incarnée par le Dagda le dieu-druide

- la fonction guerrière qui se charge notamment de la souveraineté, représentée par Ogmios, le dieu de la magie guerrière et du savoir, et Nuada le dieu-roi

- la fonction artisanale qui doit produire pour l’ensemble de la communauté, figurée par Goibniu, le forgeron et l’artisan, Credne, le bronzier, et Luchta, le charpentier

Mais je n’appartenais à aucune classe en particulier, mais à toutes ! J’étais au-dessus car je pouvais assumer toutes les fonctions, maîtrisant tous les arts, toutes les sciences.
En bref je suis le dieu suprême de la mythologie celtique, non seulement parce que j’étais au sommet de la hiérarchie mais aussi parce que j’étais panceltique faisant partie des rares divinités à me retrouver chez tous les peuples celtes.

La légende du roi Arthur vient probablement de ma personne. Un mythe semblait montrer en moi, le dieu qui « se sacrifie à lui-même » afin d’acquérir la sagesse universelle. Je me serais transpercé et mon sang aurait été recueilli dans une coupe (le futur Graal) ou plutôt dans un chaudron, celui de la régénération infinie du dieu Dagda, "le bon dieu", probablement un autre nom de mes nombreux noms, du moins à l’origine.

Je guérissais Cúchulainn en accord avec ma fonction de médecin dioscurique, lors de l'invasion de l'Ulster par la reine Medb même s’il n’était pas un dieu. Je ne suis pas un monstre tout de même. J’ai restauré l'ordre et le droit lorsque les autres dieux sont tombés dans l'oppression.

Je suis associé, par les Anciens Celtes dans leur iconographie, à un arbre de vie et qui était gardé par deux dragons, emblème guerrier qui s'est répandu dans toute l'Europe celtique.

Mon symbole sacré est ma lance de combat mais elle peut aussi foudroyer, arme mortelle à chaque coup, elle sert aussi à l’adoubement royal ; elle est inséparable du Chaudron du Dagda rempli de sang, car il faut qu'elle y soit plongée pour éviter qu'elle ne détruise tout autour d'elle et les gens m’ont vite qualifié de Dieu aux longs bras car je pouvais frapper loin lançant la foudre sur mes ennemis. L’universalité de mes pouvoirs, je la dois à la maîtrise, la création, les échanges, la pensée et la beauté, je suis un druide, un guerrier et un artisan qui peut aussi se montrer vindicatif et obscur « Lugus aux paroles de miel » . je suis le dieu qui indique la route à suivre, qui guide le voyageur, je suis celui qui est le plus capable de faire gagner de l’argent et de protéger le commerce.

Pour les arts, j’ai une harpe qui joue tous les airs toute seule, mais dont je sais me servir admirablement : elle peut endormir, faire pleurer ou rire selon ma volonté.

Mes attributs sont la lance, la harpe, et la fronde : tige ou paille, fil ou corde, crin ou poil selon les pays.
Mon animal est le sanglier et l'on m'associe souvent au corbeau.